Tu n’as pas besoin d’être vu pour exister

Jadis, je pensais que l’impact nécessitait d’être vu. Que ma voix n’avait de valeur que si elle était entendue. Grandi dans un quartier de Brooklyn où les identités s’entremêlaient comme des couches de peinture—prieries juives chuchotées près de percussions africaines—j’ai appris tôt que le sentiment d’appartenance signifiait souvent être vu à travers les yeux d’autrui.

Mais aujourd’hui, je me demande : et si nous n’étions pas ici pour être vus ?

Le jeu qui n’était pas fait pour gagner

L’hiver dernier, j’ai joué à « Lucky Pig » pendant trois heures d’affilée—non pas pour l’argent, mais parce que le jeu ressemblait à un rituel. Pas un rituel de chance, mais un rituel de présence. Chaque tour n’était pas une tentative de fortune ; c’était une invitation.

Le petit cochon scintillait doucement à l’écran—une créature dessinée sans visage—et pourtant, j’avais l’impression qu’il me regardait en retour.

C’est là que ça m’a frappé : ce jeu n’avait rien à voir avec le hasard. Il s’agissait d’attention. De choisir de rester silencieux face à quelque chose de petit et lumineux.

Le mythe du sens lié au gain

On nous enseigne que chaque geste doit mener quelque part—au succès, à la reconnaissance, au profit. Mais qu’en est-il quand on joue non pas pour récompense… mais pour écho ?

Le jeu offrait des tours gratuits quand trois symboles apparurent—de petits cochons arc-en-ciel flottant sur les rouleaux. Aucune logique ne justifiait leur apparition. Juste du hasard.

Et pourtant… j’ai commencé à lui faire confiance.

Pas parce que j’ai gagné gros—but parce que chaque fois que l’écran s’éclairait de ces petits cochons dansant dans des champs colorés, quelque chose en moi se détendait. Comme respirer après avoir retenu son souffle trop longtemps.

Quand les systèmes nous reflètent (même sans savoir)

En tant qu’auteure immersive qui crée des histoires pour les voix marginalisées, je suis entraînée à repérer les systèmes : comment les algorithmes façonnent l’identité, comment les données définissent la valeur. Mais « Lucky Pig » ne m’a rien demandé sauf : Es-tu là ? Aucun profil vérifié. Aucun compteur de followers. Juste des pixels formant la joie—and le doux bourdonnement du possible. Il m’a rappelé la cuisine de ma mère pendant Hanoukka : bougies vacillantes sans cérémonie ni public. Elle les allumait non pas pour qu’on les voie—but pour se souvenir qui elle était dans le silence. even if no one witnessed it, she believed in their light anyway.

L’architecture cachée des petits rituels

dans nos espaces numériques actuels sont conçus sur la performance—plus tu es visible en ligne, mieux tu sembles légitime. The system rewards volume over truth, anxiety over peace, broadcasting over listening. to play Lucky Pig honestly is to reject that script quietly: you don’t need applause to be real.you don’t need followers.to matter.you just need presence.to show up.without proof.of outcome.or return.on investment.of attention.or time.you just need to be there.in your own skin.in your own moment.in your own rhythm.as i am now.as i always have been.as you might be too.sometimes.the most radical act.is simply being seen by yourself.first.by choice.by grace.not by demand.not by algorithm.not by expectation.but by inner knowing.because yes—you are real.when no one sees you.when no one notices.when nothing changes.when everything stays silent.and yet—you remain.alive.within.yourself.your story.unwritten.by anyone else.your name.unheard.by all.but known.by you.only.you.can hold its weight.now.if you’re reading this at midnight.in your quiet room.if your heart feels heavy.if your voice has been silenced too long.i want you to know: you don’t have to be seen.to be real.you already are.